Prendre la parole en public, chemin de vérité ou belle allégorie ?
by padam RP
La prise de parole en public est un art qu’il faut savoir maîtriser. Allier, puissance des mots, communication et efficacité du message est une compétence qu’il faut pouvoir dompter. L’agence padam RP donne quelques pistes pour y arriver.
Parole et incarnation
Résultat de l’évolution, la parole est ce qui nous différencie de l’animal. Et qui dit parole humaine dit parole « incarnée » dans un corps sensible, un corps qui nous relie à l’autre et à la terre. Nous existons par la parole pour entrer en communication avec l’autre, conscients que cet autre reste libre d’entendre, de débattre, de rejeter ou d’accepter cette parole avec l’individualité qui lui est propre ; avec nuance et respect.
La puissance du silence
« La parole est puissante, elle crée le lien, elle rassemble mais nous oublions souvent la force du silence. En posant le silence nous laissons la place au ressenti, à la réflexion et à l’autre aussi. Pour que cette prise de parole soit une invitation plutôt qu’une prise de pouvoir. Il me semble indispensable de laisser s’installer la nuance, l’apaisement, comme une balance à la brutalité du monde » évoque Soizic Desaize, fondatrice et dirigeante de l’agence padam.
Le choix des mots
« Le goût des mots aurait-il disparu ? » interroge Soizic. 280 caractères pour un tweet, l’intelligence artificielle qui nous fait croire que la poésie ou l’expertise ne sont qu’affaire d’algorithme : chacun s’exprime sur tout, a une opinion sur tout. L’anonymie de la parole laisse libre cours aux interprétations, aux dérives, aux insultes, et, de facto, à la perte de sens. Pourtant, les mots ont une valeur et nous avons une responsabilité : la parole nous oblige à la dignité, à l’humanité.
Endosser sa responsabilité personnelle
Se responsabiliser signifie aussi ne pas se juger, être aligné avec ses valeurs. Dans les pas de Kant ou Socrate, où il est question du « courage de la vérité », cette dernière peut être trouvée dans le questionnement, le dialogue. Dans la démarche même d’interrogation, chacun est invité à se placer face à lui-même. Soizic ajoute « Je pressens que ce monde a besoin de vérité, d’authenticité et de sincérité. Laisser vivre ses émotions rend humain et vrai. Et je crois que c’est ainsi que l’on devient plus convaincant. Selon moi, quelqu’un qui se laisse aller à la vérité est forcément plus juste. »
Baisser la garde et faire confiance à l’incertitude
Et si nous osions nous taire, écouter et nous laisser aller à l’inconfort ? Si nous laissions la place aux émotions ? Si nous parlions avec notre cœur, plutôt qu’avec la mécanique de notre corps ? S’exprimer ainsi fait ressortir les vibrations nécessaires à la communication et donc, à la communion des esprits.
« Lorsque vous entendez quelqu’un parler avec son cœur, quelqu’un qui résonne avec ses émotions, avec les vôtres aussi, systématiquement, vous êtes touchés, conquis. » conclut Soizic. « Le silence se fait. Vous écoutez, vous accueillez, vous recevez. »
6 astuces pour une prise de parole éclairée et consciente
- Affronter ses peurs : se dédouaner du jugement des autres et de son propre jugement, être fier de ce que l’on va dire et des messages que l’on va diffuser.
- Embrasser le pire scénario : imaginer et accepter le pire scénario pour comprendre que ce n’est pas dramatique. Prendre la parole ne nous met pas en danger de mort.
- Atteindre l’état de flow : se centrer sur soi, dédramatiser la situation et se souvenir de la chance que l’on a d’être là. Prendre du plaisir, respirer jusqu’au moment où l’on entre en lien avec le public.
- Fusionner avec le public : installer une osmose, jouer avec le public, interagir avec lui grâce au silence, aux émotions, aux sourires, à l’énergie et aux vibrations.
- Introduire avec engagement et différence : piquer la curiosité dès les 10 premières secondes.
- Faire des phrases courtes, avoir une posture détendue, être soi-même.
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